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L'histoire
du Chêne-liège
Le
Chêne-liège est présent
en Méditerrannée Occidentale depuis
plus de 60 millions d'années.
Cependant, les fortes variations climatiques
et anthropiques de cette longue période
ont réduit considérablement son
aire de répartition.
Les hommes ont très rapidement appris
à extraire et à utiliser son écorce
: le liège, dont les diverses propriétés
avaient déjà été
découvertes sous la Rome antique et la
Grèce homérique, on en a même
retrouvé des traces en Egypte. A cette
époque, son utilisation était
encore peu développée : bouchage
d'amphores, construction de rûches, matériel
de pêche,...
C'est à partir du XVIIe siècle,
période à laquelle l'industrie
du verre fit un bond en avant (découverte
de l'utilisation de bouteilles en verre pour
la fabrication des vins mousseux par le moine
bénédictin Dom Pérignon),
que l'industrie du liège connue sa première
véritable envolée. En effet, le
bouchon de liège s'est alors révélé
être le meilleur produit existant pour
la conservation des vins.
Cet enjeu commercial a par ailleurs engendré
l'apparition des premières notions de
subériculture (culture du Chêne-liège),
principalement au Portugal et en Espagne, qui
sont aujourd'hui les deux plus gros producteurs
de liège. Les premières usines
de transformation sont localisées en
Espagne dans la province de Gérone. Ces
entreprises ont été mises en place
par des industriels français.
En
ce qui concerne la France, l'industrie
du bouchon a connu un essor important durant
le XIXe siècle, mais, progressivement
à partir de 1950, les suberaies ont été
délaissées, essentiellement à
cause d'une trop forte concurrence des autres
pays producteurs, mais également par
l'arrivée sur le marché de produits
de substitutions moins couteux tel que le plastique.
Cet
abandon a touché pratiquement la totalité
de l'aire subéricole française
: Pyrénées-Orientales, Var et
Corse, et a provoqué un fort embroussaillement
des parcelles, augmentant de ce fait les risques
d'incendies dans les départements concernés.
Les incendies ont amplifié le dynamisme
d'abandon.
C'est dans les années 80 que le gouvernement
français à réagit en instaurant
une politique d'aménagement de l'espace,
faisant suite à de nombreux incendies
dévastateurs. Les opérations ont
consisté en une remise en valeur des
suberaies existantes, et en la mise en place
de plans de protection contre les incendies,
avec notamment la nécéssité
de réaliser des coupures vertes, majoritairement
pâturée.
Mais ce n'est qu'en 1993, que l'Institut Méditerranéen
du Liège fut créé à
la demande des organismes de recherche des autres
pays producteurs et à l'initiative de
l'ensemble des acteurs de la suberaie française
et catalane. L'IML a été localisé
dans les Pyrénées-Orientales car
bien que comptant la plus petite surface en
production, le département regroupe le
plus d'entreprises de transformations et l'aspect
culturel et patrimonial y est aujourd'hui encore
très important.
Aujourd'hui,
le cours du liège prend de la valeur et le résultat des travaux
engagés depuis une vingtaine d'années
commencent à porter ses fruits. Les secteurs
aménagés et les réabilitations
sont remarquables mais beaucoup de travail reste
encore à venir. L'objectif étant
d'avoir une suberaie française productive,
protégée et
assurant de manière durable ses fonctions
au niveau du maintien d'un patrimoine culturel
et naturel exceptionnel en forêt méditerranéenne.
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C'est
à partir du XVIIe siècle
que le bouchon de liège s'est
révélé être
le meilleur produit existant pour
la conservation des vins. |

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Dans
les années 80, le gouvernement
français à instaurer
une politique d'aménagement
de l'espace, faisant suite à
de nombreux incendies dévastateurs. |

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